CUIVRES, BRONZES ET LAITONS MÉDIÉVAUX /
MEDIEVAL COPPER, BRONZE AND BRASS
Histoire, archéologie et archéométrie des productions en laiton, bronze et autres alliages
à base de cuivre dans l’Europe médiévale (12e-16e siècles)
History, archaeology and archaeometry of the production of brass, bronze and other
copper alloy objects in medieval Europe (12th-16th centuries)
Sous la direction de Nicolas Thomas & Pete Dandridge
Tiré à part / Off-print
Thomas N., Péters C., Urban F., Bourgarit D., 2018, « Archéologie et archéométrie du
Bassinia, la fontaine médiévale de Huy (Belgique, province de Liège) », in Thomas N.,
Dandridge P. (éd.), Cuivre, bronzes et laitons médiévaux : Histoire, archéologie et
archéométrie des productions en laiton, bronze et autres alliages à base de cuivre dans
l’Europe médiévale (12e-16e siècles). Medieval copper, bronze and brass: History, archaeology
and archaeometry of the production of brass, bronze and other copper alloy objects in
medieval Europe (12th-16th centuries), [Actes du colloque de Dinant et Namur, 15-17 mai
2014. Proceedings of the symposium of Dinant and Namur, 15-17 May 2014], Namur, Agence
wallonne du Patrimoine, p. 249-256. (Études et documents, Archéologie ; 39).
Études et Documents
Archéologie
Agence wallonne du Patrimoine
39
Études et Documents
Archéologie
39
La série ARCHÉOLOGIE de la collection
ÉTUDES ET DOCUMENTS est une publication
de l'AWaP
Service public de Wallonie
Direction générale opérationnelle de l'aménagement du territoire, du
logement, du patrimoine et de l'énergie
Agence wallonne du Patrimoine (AWaP)
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B-5100 Jambes
IMPRESSION, DIFFUSION ET VENTE
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Marc Bertrand
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recherches, n'auraient pu être retrouvés sont priés de
se faire connaître à l'éditeur.
Tous droits réservés pour tous pays
Dépôt légal : D/2018/14.407/19
ISBN : 978-2-39038-016-0
ÉDITEUR RESPONSABLE
Jean Plumier,
Inspecteur général-expert
COORDINATION ÉDITORIALE
Liliane Henderickx
CONCEPTION GRAPHIQUE
DE LA COLLECTION
Ken Dethier
MISE EN PAGE
Fabien Cornélusse
IMPRIMERIE
Snel, Vottem
COUVERTURE
Filon de minerai de cuivre au toit d'une galerie de la mine médiévale
de Bouco-Payrol (Aveyron). Photographie : B. Léchelon.
Avertissement
Depuis le 1er janvier 2018, le Département du patrimoine de la
Direction générale opérationnelle de l'aménagement du territoire,
du logement, du patrimoine et de l'énergie du Service public de
Wallonie, et l'Institut du Patrimoine wallon sont réunis au sein
de la nouvelle Agence wallonne du Patrimoine (AWaP).
CUIVRES, BRONZES ET LAITONS MÉDIÉVAUX /
MEDIEVAL COPPER, BRONZE AND BRASS
Histoire, archéologie et archéométrie des productions en laiton, bronze et autres alliages
à base de cuivre dans l’Europe médiévale (12e-16e siècles)
History, archaeology and archaeometry of the production of brass, bronze and other
copper alloy objects in medieval Europe (12th-16th centuries)
Sous la direction de
Nicolas Thomas & Pete Dandridge
Actes du colloque de Dinant et Namur, 15-17 mai 2014 /
Proceedings of the symposium of Dinant and Namur, 15-17 May 2014
Colloque organisé par le Service public de Wallonie et l'Institut national de
recherches archéologiques préventives (Inrap)
ÉTUDES ET DOCUMENTS
Archéologie 39
Namur, 2018
Service public de Wallonie
Direction générale opérationnelle de
l'aménagement du territoire, du logement, du
patrimoine et de l'énergie
Agence wallonne du Patrimoine
Institut national de recherches
archéologiques préventives (Inrap)
Avec l'aide et le soutien :
de la Maison du patrimoine médiéval mosan, du Centre culturel régional
de Dinant, de la ville de Dinant, et de l'Institut européen du cuivre (Copper
alliance)
TABLE DES MATIÈRES
TABLE DES MATIÈRES
TABLE OF CONTENTS
Préface / Foreword
13
Jean Plumier & Dominique Garcia
Introduction aux productions en laiton, bronze et autres alliages à
base de cuivre dans l’Europe médiévale (12e-16e siècles) / Introduction
to brass, bronze and other copper-based alloys in medieval Europe (12th16thcenturies)
17
nicolas Thomas & PeTe DanDriDGe
PREMIÈRE PARTIE / PART ONE
MATIÈRES PREMIÈRES ET APPROVISIONNEMENTS /
RAW MATERIALS AND SUPPLIES
24
The Harz Mountains and some thoughts on the copper trade /
Le massif du Harz et quelques réflexions sur le commerce du cuivre
25
BasTian asmus
Des maîtres du sous-sol aux argentiers : l'exploitation du minerai
de cuivre du Midi de la France aux 12e et 13e siècles / From landlords
to argentariis: copper mining in southern France in the 12th and
13th centuries
37
BernarD léchelon
L'exploitation du cuivre en Europe centrale et dans les Balkans et sa
redistribution commerciale à travers les territoires croates aux 15e
et 16e siècles / Copper mining in Central Europe and the Balkans and its
commercial redistribution across the Croatian territory during the 15th and
16th centuries
51
saBine Florence FaBiJanec
A copper smelter in Norway from around 1300 AD: Archaeology and
metallurgy, representing a four-step process / Une fonderie de cuivre
en Norvège vers 1300 apr. J.-C. Archéologie et métallurgie, représentation
d'un procédé en quatre étapes
65
arne esPelunD
Études et Documents
Archéologie 39
5
CUIVRES, BRONZES ET LAITONS MÉDIÉVAUX / MEDIEVAL COPPER, BRONZE AND BRASS
La peine emporte-t-elle le profit ? Économie de la production du
laiton par cémentation au Moyen Âge / Is the benefit worth the effort?
The production of brass by cementation in the Middle Ages through an
economic perspective
71
nicolas Thomas & DaviD BourGariT
Le combustible associé aux fosses de coulée de cloches médiévales :
une archive des pratiques artisanales et de l'environnement.
Quelques exemples de la région provençale / Fuel for bell
manufacturing in the Middle Ages: a record of technical aspect of casting
and of the environment. Some examples in South-eastern France
89
isaBelle GilloT, lise DamoTTe, marc Bouiron, Yann coDou & claire Delhon
Saxons in Medieval Bosnia and their heritage / Les Saxons en Bosnie
au Moyen Âge et leur héritage
97
irFan TeskereDžić
DEUXIÈME PARTIE / PART TWO
HOMMES ET ATELIERS / CRAFTSMEN AND WORKSHOPS
104
Les métiers du cuivre à Paris vers 1300 : topographie et étude sociale /
The copper crafts in Paris around 1300: topography and social study 105
caroline BourleT & nicolas Thomas
Loin des grands centres de production, proche des usages… Un
chaudronnier du 13e siècle à Douai / Far from big production centres,
close to uses… A coppersmith in Douai in the 13th century
115
lise saussus & éTienne louis
Des ateliers de dinandiers à Verdun du 12e au 16e siècle / Brazier
workshops in Verdun from the 12th until the 16th century
123
laurenT vermarD & nicolas Thomas
Copper alloy production in the ex Laboratori Gentili workshops in
Chinzica, Pisa / Production d'objets en alliages à base de cuivre dans les
ateliers ex Laboratori Gentili à Chinzica, à Pise
129
Francesco m.P. carrera
6
TABLE DES MATIÈRES
Copper artisans in Barcelona City (14th-16th centuries): Approached
through written sources / Les artisans du cuivre à Barcelone aux 14e et
16e siècles : une approche fondée sur les sources écrites
141
lluïsa amenós
Cannon foundry workshop in late medieval Buda (Hungary) at the
turn of the 15th-16th centuries / Une fonderie de canons dans la ville
médiévale de Buda (Hongrie) entre le 15e et le 16e siècle
155
károlY BelénYesY
Les canonniers-fondeurs des ducs de Bourgogne. Recrutement,
implantation et rapports au prince (v. 1450-1494) / Gunners and
gunfounders of the dukes of Burgundy. Recruitment, establishment, and
commitment to the prince (v. 1450-1494)
169
michael DePreTer
Enrichissement et ascension sociale des familles de marchands
batteurs à Dinant et à Bouvignes au 15e siècle / Accumulation of wealth
and upward social mobility of merchant copper beater families in Dinant
and Bouvignes in the 15th century
181
Pascal sainT-amanD
Les Censore : de Bologne à Rome, une dynastie de fondeurs aux 16e
et 17e siècles / The Censore : from Bologna to Rome, a 16th- and 17th191
century founder dynasty
emmanuel lamouche
TROISIÈME PARTIE / PART THREE
TECHNIQUES / TECHNIQUES
204
The Hildesheim baptismal font: A window into Medieval workshop
practices / Les fonts baptismaux de Hildesheim : une fenêtre sur les
pratiques des ateliers médiévaux
205
PeTe DanDriDGe
Chemo-analytical research on objects from the Hildesheim cathedral
treasury / Étude physicochimique d'objets provenant du trésor de la
cathédrale de Hildesheim
219
Daniel FellenGer, DoroThee kemPer, roBerT lehmann & carla voGT
Études et Documents
Archéologie 39
7
CUIVRES, BRONZES ET LAITONS MÉDIÉVAUX / MEDIEVAL COPPER, BRONZE AND BRASS
La place des cloches dans les productions en alliages cuivreux :
spécificités techniques à travers les vestiges archéologiques
d'ateliers italiens / The place of bells in copper alloy production:
technical specificities through the examination of archaeological vestiges
of Italian workshops
227
elisaBeTTa neri & enrico GiannicheDDa
Bell casting activity in medieval Leopoli-Cencelle (Italy): technological
patterns and sociocultural implications / La fonderie de cloches dans la
ville médiévale de Leopoli-Cencelle, en Italie : modèles technologiques et
implications socioculturelles
239
mainarDo GauDenzi asinelli
Archéologie et archéométrie du Bassinia, la fontaine médiévale de Huy
(Belgique, province de Liège) / Archaeology and archaeometry of the
Bassinia, the medieval fountain of Huy (Belgium, Province of Liège)
249
nicolas Thomas, caTherine PéTers, Françoise urBan & DaviD BourGariT
Brass or bronze for Medieval harp strings? / Laiton ou bronze, pour les
cordes de harpe au Moyen Âge ?
257
Paul DooleY & PeTer Tiernan
Medieval and Renaissance Italian statuary copper alloys / Alliages à
base de cuivre de la statuaire italienne médiévale et de la Renaissance 271
Jean-marie WelTer
Copper alloy use in 16th-century Northern Italy associated with the
workshop of Severo da Ravenna / L'utilisation des alliages à base de
cuivre au 16e siècle dans le nord de l'Italie, associée à l'atelier de Severo da
Ravenna
285
DYlan smiTh
The lasagna method for lost wax casting of large 16th-century bronzes:
searching for the sources / La variante lasagna à l'épargné de la fonte
à la cire perdue des grands bronzes au 16e siècle : à la recherche des
origines
297
manon casTelle, DaviD BourGariT &
Francesca G. BeWer
8
TABLE DES MATIÈRES
Analysis of archaeometallurgical finds from a late to postmedieval foundry in Dubrovnik, Croatia / Analyse des découvertes
archéométallurgiques dans une fonderie en activité à Dubrovnik, en
Croatie, à la fin du Moyen Âge et au début de l'époque moderne
309
carloTTa GarDner, marcos marTinón-Torres, nikolina ToPić & želJko Peković
QUATRIÈME PARTIE / PART FOUR
PRODUITS, COMMERCE ET ÉCHANGES /
PRODUCTS, TRADE AND EXCHANGES
326
Engraving examples for a right way life: the Romanesque bronze
bowls in Vercelli / Trois bassins en bronze de style roman à Vercelli :
différents exemples de gravures sur la vertu
327
silvia Faccin
L'utilisation des alliages cuivreux dans les mécanismes de serrure et
de cadenas entre le 8e et le 16e siècle / The use of copper alloys in locks
and padlocks between the 9th and 16th centuries
335
maThieu linlauD
Les lutrins en laiton dits anglais. Approches technique et archivistique /
Brass lecterns so-called English. Technical and archival approaches 347
monique De rueTTe
Late medieval brass eagle lecterns: historical and geographical
context / Aigle-lutrins en laiton de la fin du Moyen Âge : contexte
historique et géographique
357
chrisToPher Green & roDerick BuTler
Relief copper alloy tombs in medieval Europe: image, identity and
reception / Les tombeaux de cuivre en relief dans l'Europe médiévale :
image, identité et réception
365
soPhie oosTerWiJk & sallY BaDham
Monumental dinanderie: Achievement and tradition of metal
sculpture in the Low Countries in the late Gothic and Renaissance
period / Dinanderie monumentale : réalisation et tradition de sculptures
en métal aux Pays-Bas à la fin de l'ère gothique et à la Renaissance 377
lisa Wiersma
Études et Documents
Archéologie 39
9
CUIVRES, BRONZES ET LAITONS MÉDIÉVAUX / MEDIEVAL COPPER, BRONZE AND BRASS
Brass in the Medieval Islamic World & contact with Europe / Le laiton
dans le monde islamique médiéval et les contacts avec l'Europe
387
susan la niece
De métal et de terre : concurrence, emprunts et influences dans la
vaisselle, du Moyen Âge à l'époque moderne, à partir d'exemples de
la mer du Nord à la Méditerranée / Of metal and clay: competition,
borrowings and influences in crockery, from the Middle Ages to the Modern
Age, based on examples from the North Sea to the Mediterranean
395
soPhie challe, FaBienne ravoire,
caTherine richarTé-manFreDi & nicolas Thomas
Adresses de contact des auteurs / Contact adresses of the authors
411
Comité scientifique du colloque et évaluateurs des articles / Scientific
committee of the symposium and reviewers of the articles
416
10
PRÉFACE
Du 15 au 17 mai 2014, s'est tenu à Dinant et
à Namur le colloque international Histoire,
archéologie et archéométrie des productions
en laiton, bronze et autres alliages à base de
cuivre dans l'Europe médiévale (12e-16e siècles).
Ces journées font partie d'un programme de
recherches autour des productions en alliage
à base de cuivre de la vallée de la Meuse
mené conjointement par le Service Public de
Wallonie, (Belgique) et l'Institut national de
recherches archéologiques préventives (Inrap,
France).
Ce partenariat réunissant les deux principaux
acteurs de la recherche archéologique des deux
côtés de la frontière a également abouti à la présentation au grand public d'une exposition L'or
des dinandiers : Fondeurs et batteurs mosans au
Moyen Âge, à la Maison du patrimoine médiéval
mosan, entre les mois de mars et novembre de
la même année. Cette année 2014 fut également
l'Année de l'archéologie en Wallonie « Archéo
2014 », célébrant les 25 ans de régionalisation
de la compétence archéologique en Belgique.
C'est dans ce programme de festivités que le
colloque et l'exposition ont pris naturellement
place, offrant à un large public les résultats
des recherches entreprises. On ne peut que se
réjouir aujourd'hui que les Actes de ce colloque
paraissent dans la foulée de la restructuration
de l'Administration wallonne en charge du
Patrimoine. En effet, dans les missions de la
nouvelle Agence wallonne du Patrimoine sont
maintenus les volets « études, recherches et
publications » aux côtés des missions régaliennes et opérationnelles menées antérieurement par le Département du Patrimoine du
SPW et l'Institut du Patrimoine wallon.
Le travail du cuivre et de ses alliages pourrait
paraître un sujet extrêmement pointu, d'autant
plus pour la période restreinte entre les 12e et
16e siècles, limites chronologiques données par
le colloque. Et pourtant, cette manifestation a
réuni pendant trois jours plus d'une centaine
FOREWORD
During 15-17 May, 2014, the international symposium History, Archeology and Archeometry of
Brass, Bronze and Other Copper-Based Alloys
in Medieval Europe (12th-16th centuries) was
held in Dinant and Namur. The meeting was
part of a research program focused on the
copper-based alloy productions of the Meuse
Valley jointly conducted by the Public Service of
Wallonia (Belgium) and the National Institute
for Preventive Archaeological Research (Inrap,
France).
The partnership, which brings together the
two main archaeological research communities
on either side of the border, was responsible
as well for the exhibition, L'or des dinandiers:
Fondeurs et batteurs mosans au Moyen Âge,
which was intended for the general public and
installed at the Mosan Medieval Heritage Centre
between March and November of 2014. 2014
was also the "Year of Archaeology" in Wallonia
(Archéo 2014), celebrating the 25th anniversary
of the regionalization of archaeology in Belgium.
It was within this program of festivities that
the symposium and the exhibition naturally
took place serving to present the results of
their research to a wider audience. We are now
delighted that the proceedings of this symposium
are being published following the restructuring
of Wallonia's heritage authorities. Indeed, it
is the mission of the new Wallonia Heritage
Agency (AWaP) to sustain a program of study,
research and publications, while continuing to be
responsible for the governance and operational
duties previously performed by the Heritage
Department of the SPW and the Wallonia
Heritage Institute.
An investigation of copper and its alloys
might seem a highly specific subject, especially when restricted to the period between
the 12th and 16th centuries, the chronological
limit set for the symposium. And yet, this
event gathered together for three days over
a hundred participants from across Europe,
Études et Documents
Archéologie 39
13
CUIVRES, BRONZES ET LAITONS MÉDIÉVAUX / MEDIEVAL COPPER, BRONZE AND BRASS
de participants venus des quatre coins de
l'Europe, et même d'autres continents, invités à partager leurs travaux les plus récents à
travers une soixantaine de communications
dont trente-quatre sont réunies dans le présent
ouvrage.
Les contributions rassemblées autour du
cuivre, sous la forme de matière première ou
d'objets constituant une part importante de la
culture matérielle de la période, mettent en évidence de nombreux angles d'approche, variés et
complémentaires. La diversité des chercheurs
concernés (archéologues, historiens, historiens de l'art, métallurgistes, restaurateurs et
chimistes) ont permis de confronter les nombreuses sources et les multiples méthodes dans
un objectif partagé, démontrant une fois encore
l'intérêt d'une approche interdisciplinaire et
la nécessité d'un dialogue permanent entre
experts d'horizons différents.
14
and even other continents, to share their most
recent work in sixty presentations of which
thirty-four are in this book.
The contributions in this compilation all
address the subject of copper, as a raw material or in the form of objects representing an
important part of the material culture of the
period, and highlight the many varied and
complementary approaches taken to its study.
The diversity of the researchers involved
(archaeologists, historians, art historians,
metallurgists, conservators, and chemists)
enabled them to exchange their varied sources
and methodologies toward a common goal,
demonstrating once again the value of an
interdisciplinary approach and the need for
ongoing dialogue between experts from different backgrounds.
Dans la préface de ce recueil, nous tenons à
remercier tous les chercheurs qui ont accepté de
partager leurs recherches, la « Cellule Events »
de la DGO4 qui a pris en charge l'organisation
opérationnelle et logistique de la manifestation,
mais aussi Nicolas Thomas et Pete Dandridge
pour avoir réuni ces travaux jusqu'à la publication de ce livre. La Maison du patrimoine
médiéval mosan, en particulier Claire-Marie
Vandermensbrugghe, sa directrice, et le Centre
culturel régional de Dinant, la ville de Dinant
et l'Institut européen du cuivre ont apporté leur
aide logistique et financière dans le cadre de
l'organisation du colloque.
In the preface to this collection of papers,
we would like to thank all the researchers
who have been kind enough to share their
research, the Events Department of DG04
which was responsible for the organization
and logistics associated with the event, and
also Nicolas Thomas and Pete Dandridge for
compiling these works and preparing them
for publication in this book. The Mosan
Medieval Heritage Centre, particularly its
manager Claire-Marie Vandermensbrugghe,
and the Regional Cultural Centre in Dinant,
the Dinant City Council and the European
Copper Institute provided logistical and financial assistance during the organisation of the
symposium.
Enfin, puisse cette publication augurer d'un
développement des liens de coopération entre
nos deux institutions, l'AWaP et l'Inrap, qui,
outre le fait qu'elles relèvent toutes deux du
Service public, ont des intérêts communs évidents à partager leurs compétences et savoirfaire, tant dans l'acquisition des données que
dans leur exploitation et leur restitution.
Finally, we hope this publication augers well
for the development of a close collaborative
relationship between our two institutions,
the AWaP and INRAP, which, in addition to
both being public services, have an obvious
common interest in sharing their skills and
expertise both in the acquisition of data and in
its exploitation and dissemination.
Nous n'oublions pas que ces perspectives
organisées au plus haut niveau de nos institutions passent par des liens humains forts de
respect, de confiance, voire d'amitié parfois,
We are well aware that these possibilities,
organised at the highest levels of our institutions, create strong relationships based
on respect, trust, and sometimes friendship,
PRÉFACE
entre des femmes et des hommes qui unissent
leur passion pour la recherche et s'épanouissent
dans leur travail dans l'intérêt général.
between men and women, who share their
passion for research and thrive in the work
they undertake in the publics' interest.
Jean Plumier
insPecTeur Général-exPerT De l' aWaP
General insPecTor Wallonia heriTaGe aGencY
namur, BelGique
Dominique Garcia
PrésiDenT exécuTiF De l'inraP
execuTive PresiDenT oF inraP
Paris, France
Études et Documents
Archéologie 39
15
INTRODUCTION AUX
PRODUCTIONS EN LAITON,
BRONZE ET AUTRES ALLIAGES À
BASE DE CUIVRE DANS L’EUROPE
MÉDIÉVALE (12E-16E SIÈCLES)
INTRODUCTION TO BRASS,
BRONZE AND OTHER COPPERBASED ALLOYS IN MEDIEVAL
EUROPE (12TH-16TH CENTURIES)
nicolas Thomas & PeTe DanDriDGe
Aujourd'hui, il est bien difficile de poser un
regard sur notre monde sans y déceler la présence, cachée ou non, du cuivre ou d'un de ses
alliages. Ce métal est littéralement partout :
dans tous les circuits électriques, les canalisations de nos maisons, dans nos voitures, trains,
avions… Ce ne sont là que quelques exemples.
Au Moyen Âge, le cuivre et ses alliages semblent
afficher une présence plus discrète. Le métal le
plus répandu est le fer qui constitue l'essentiel
des métaux transformés, produits et consommés dans les villes comme dans les campagnes.
Toutefois, entre les 12e et 16e siècles, la place
du cuivre dans l'Europe médiévale n'en est pas
moins remarquable : de Salerne à Londres,
de Novgorod à Paris, il est présent sur tous les
costumes sous forme de paillettes, de clous
décoratifs, de boucles de ceinture et autres
accessoires du costume. Il s'introduit progressivement dans toutes les cuisines comme pots
à cuire, chaudrons ou poêles, dans les maisons
plus ou moins cossues, même dans celles de la
classe laborieuse. On le trouve sur la table quand
il est chandelier, aiguière ou encore bassin pour
se laver les mains. Les inventaires après décès et
les testaments en témoignent.
Nombre de petits objets comme ceux de
moyennes dimensions, de quelques grammes
à quelques kilogrammes, sont des productions
de masse réalisées en série, exportées sur de
longues distances et participant à l'économie
globale de l'Occident tout en formant un horizon culturel commun. Difficile de trouver une
fouille archéologique sans plusieurs boucles de
ceinture trouvées dans les niveaux du Bas Moyen
Âge, un péage où les articles de batterie ne font
pas l'objet de taxation, une foire où l'on ne voit
un étal de vaisselle de cuivre. À Paris même,
aux Champeaux, les chaudronniers disposent
Today, it is very difficult to look at our world
without discovering the presence, hidden or
not, of copper or one of its alloys. Copper is
literally everywhere. For example, it can be
found in all electrical circuits, in the pipes of
our houses, and in our cars, trains, and planes.
In the Middle Ages, copper and its alloys seem
to have had a more discreet presence. The most
widespread metal was iron, which constituted
the bulk of the metals processed, produced and
consumed in medieval cities as well as in the
countryside. However, between the 12th and
16th centuries in medieval Europe, the status of
copper and its alloys was no less remarkable:
from Salerno to London, from Novgorod to
Paris, it was present on all clothing as pins,
mounts, belt buckles and other dress accessories. It was gradually introduced into every
kitchen, in the houses of the wealthier classes
as well as in those of the working class, in the
form of cooking pots, cauldrons and pans, and
it found its way onto dining tables as candlesticks, ewers, or basins for washing hands. Wills
and probate inventories bear witness to these
multiple object types.
Many small to medium sized objects, from
a few grams to a few kilograms, were mass
produced in series and exported over long
distances as part of the global economy of the
West contributing to the formation of a common cultural perspective. For the late Middle
Ages, it is difficult to find an archaeological
excavation that does not contain several belt
buckles, a tax roll in which dinanderie is not
listed, or a record of a fair without a stall of
copperware. In Paris, in the Champeaux area,
boilermakers had a covered market along the
Rue de la Ferronnerie from the end of the
13th century on. For their trade in England,
Études et Documents
Archéologie 39
17
CUIVRES, BRONZES ET LAITONS MÉDIÉVAUX / MEDIEVAL COPPER, BRONZE AND BRASS
d'une halle le long de la rue de la Ferronnerie
dès la fin du 13e siècle. Pour leur commerce en
Angleterre, les Dinantais, considérés comme
marchands de la Hanse teutonique, possèdent
là leur entrepôt au bord de la Tamise, sur les
quais de Londres.
À ces productions s'opposent d'autres aux
caractéristiques non moins spectaculaires : le
métal devient ostentatoire. Dans les églises, les
bénitiers, crosses, croix, chandeliers, lutrins,
fonts baptismaux, encensoirs, ciboires mais aussi
portes, colonnes, lames funéraires ou encore
cloches donnent à voir ou à entendre. Au sommet
des beffrois, cloches et carillons participent
aussi à renforcer le prestige des villes les plus
opulentes. Le cuivre brille sur les toits, comme
couverture ou, plus modestement, comme
girouette des édifices civils ou aristocratiques. À
Goslar, à Pérouse ou encore à Huy, le cuivre se
métamorphose en fontaines, à Rome ou ailleurs
en statues… Ces utilisations, qu'elles soient plus
ou moins répandues ou exceptionnelles, ont un
point commun : ce sont des productions sur
commande. Même si l'on peut percevoir ici et là
des indices de série, le plus souvent, ces œuvres
sont l'aboutissement d'un lien direct entre un
commanditaire, ecclésiastique, aristocratique, ou
la ville elle-même, et un fabricant.
On trouve aussi le cuivre et ses alliages dans
nombre d'artisanats et d'activités particulières :
chaudières pour les brasseurs, les teinturiers et
les étuves, mesures et balances pour le commerce
des denrées vendues au poids ou en volume,
mortiers et alambics chez l'apothicaire, sous
forme de fil pour les formes à papier ou dans
les instruments de musique… Moins pacifique,
et requérant des quantités de métal toujours
croissantes entre le milieu du 14e et le 15e siècle,
le cuivre allié à l'étain se fait canon, bombarde,
couleuvrine, fauconneau…
Les emplois très diversifiés du cuivre, allié à
l'étain, au zinc et au plomb, dans des proportions
variables, sont d'abord dus aux propriétés physiques et mécaniques de ces multiples alliages.
Ils possèdent une excellente conductibilité
thermique, appréciée pour les chaudrons, poêles
et chaudières, mais aussi une résistance à la
18
the Dinant merchants, treated as part of the
Hanseatic League, possessed their own warehouse on a London quay on the banks of the
Thames.
Apart from these utilitarian products, there
were others that were no less spectacular;
indeed, the metal came to serve ostentatious
purposes. Copper alloy stoups, croziers, crosses,
candlesticks, lecterns, baptismal fonts, censers,
and ciboria were introduced into churches along
with doors, columns, funerary effigies and bells.
These objects were intended to be seen as well
as heard. From the top of the belfries, bells and
carillons also helped to announce the prestige
of the most opulent cities. Copper shone on the
roofs, as a covering layer or, more modestly, as
a weather vane for civic or aristocratic buildings. In Goslar, Perugia and Huy, copper was
transformed into fountains or, in Rome and
elsewhere, into statues. All of these forms of
copper had one thing in common, whether or
not they were generic or unique: they were all
made to order. Even if one can find evidence for
occasional series production, most often, these
works resulted from a direct link between a
sponsor—ecclesiastical, aristocratic, or the city
itself—and a manufacturer.
Copper and its alloys were also utilized in
many craft and specialist activities: boilers for
brewers, dyers and public baths; measures and
scales for the sale of food sold by weight or
volume; mortars and alembics for the apothecary; wires for deckles used in paper making or
for musical instruments. Serving less peaceful
purposes was the ever increasing amount of
copper alloyed with tin that was used between
the middle of the 14th and the 15th century for
the manufacture of cannons, mortars, culverins,
and falconets.
The very diverse uses of copper, often alloyed
with tin, zinc and lead in varying proportions,
are due to the physical and mechanical properties of its multiple alloys. Their excellent thermal
conductivity is advantageous for use in pots,
pans and boilers while also being highly resistant
to corrosion. The colour range is extensive: red
to pink and yellow for brasses with the variation
INTRODUCTION AUX PRODUCTIONS EN LAITON, BRONZE ET AUTRES ALLIAGES À BASE DE CUIVRE DANS L’EUROPE MÉDIÉVALE (12E-16E SIÈCLES)
corrosion. La gamme de couleur de ces alliages
est étendue : du rouge au rose et jusqu'au jaune
plus ou moins soutenu en fonction de la teneur
en zinc pour les laitons. Cet éclat proche de l'or
a rendu ces laitons très attractifs pour la parure,
pour le mobilier de la maison, celui dont on fait
étalage, ou encore pour de plus grandes œuvres
décoratives. Le cuivre peut aussi être doré pour
afficher une surface plus opulente. L'attrait est
également à chercher dans les propriétés mécaniques comme la résistance au choc : un chaudron de bronze est autrement plus robuste que
son homologue en terre cuite. Les techniques
de mise en forme sont variées, notamment par
déformation plastique. Le cuivre est malléable
et ductile, certains de ses alliages également. La
plupart de ces matériaux peuvent être travaillés
à froid, par martelage ou étirage pour les mettre
en feuille ou en fil. Ils possèdent la faculté d'être
mis en œuvre par fonderie, par coulage dans
des moules. En plus du polissage donnant de la
brillance, ces alliages sont usinables : ils peuvent
subir des enlèvements de matière par ciselage, ou
encore par alésage, par exemple pour les canons,
les pièces d'horlogerie ou les instruments scientifiques. Le bronze, avec une concentration en
étain autour de 20 %, sonne de façon remarquable, ce qui en fait le matériau incontournable
pour les cloches ou les cymbales. Enfin, le cuivre
et ses alliages sont facilement recyclables par
fonderie. Toutes ces propriétés ont été exploitées
au Moyen Âge.
Du fait de ses propriétés physico-chimiques,
le cuivre est un métal demi noble, intermédiaire
entre le fer et les métaux précieux. Il bénéficie
d'une position similaire du point de vue de sa
disponibilité et de sa valeur intrinsèque. La
matière première est accessible, mais pas partout.
L'Europe possède quelques grands gisements et
de maints autres plus modestes, mais rien de
comparable avec le fer tant du point de vue du
nombre que de celui des conditions d'accès au
minerai nettement plus aisées pour ce métal
plus commun. Pour la période, les mines les
plus importantes se trouvent en Allemagne, en
Suède et en Italie. De fait, une fois les minerais
transformés en métal, le cuivre voyage beaucoup
en Europe, parfois sur de longues distances.
Même si le recyclage très organisé dans les
principally based upon the zinc content. This
gold-like luster makes brasses very attractive for
finery, furniture that has pride of place in the
home, and large decorative works. Copper can
also be gilded to create an even more opulent
surface. The alloys' attractions are also attributable to their mechanical properties, such as
impact resistance—a bronze cauldron is more
robust than its terracotta counterpart. Copper
and some of its alloys are both malleable and
ductile. Their ability to be plastically deformed
allows their shaping by varied techniques. Most
can be cold worked by hammering, formed in
sheet or wire, or cast by pouring into molds.
In addition, these alloys can be polished to a
high shine, chiseled to remove material, and
in the instance of guns, timepieces or scientific
instruments, machined or bored. Bronze with
a concentration of around 20% tin resounds
remarkably, making it the essential material for
bells and cymbals. Finally, copper and its alloys
are easily recyclable by the foundry. All these
properties were exploited in the Middle Ages.
Because of its physicochemical properties,
copper is a semi-noble metal, intermediate
between iron and precious metals. It enjoys a
similar position relative to its availability and
intrinsic value. The raw material is accessible but
is not found everywhere. Europe has some large
deposits and many more modest ones, but nothing comparable with iron ore in terms of supply
and accessibility. During the medieval period,
the largest mines were in Germany, Sweden and
Italy. Therefore, once the minerals were turned
into metal, copper was traded throughout
Europe, sometimes over long distances. Even
if recycling was well organized in the cities
to ensure a part of their required supply, the
increasing trade in goods and ever increasing
needs of the market meant there was always a
demand for fresh metal. From the 12th century,
the search for new mines intensified throughout
Europe. The metal was sought for itself, but its
ores were also valued for more than just their
copper content. At times copper ore was argentiferous, so copper became a byproduct of the
extraction of silver, a coveted metal required to
meet the monetary needs accompanying economic growth and trade.
Études et Documents
Archéologie 39
19
CUIVRES, BRONZES ET LAITONS MÉDIÉVAUX / MEDIEVAL COPPER, BRONZE AND BRASS
villes assure une partie des approvisionnements,
la diffusion croissante des productions et les
besoins toujours plus importants créent une
demande en métal neuf. À partir du 12e siècle,
les recherches minières s'intensifient partout en
Europe. Le métal est recherché pour lui-même,
mais pas seulement. Parfois argentifère, le cuivre
devient alors un sous-produit de l'argent, ce
dernier métal étant convoité pour satisfaire les
besoins en création monétaire accompagnant la
croissance économique et les échanges.
Du matériau au produit, les conditions sont
réunies pour qu'un véritable marché se développe
à une échelle globale. Néanmoins, il manque à ce
tableau brossé à grands traits les capacités techniques des moyens de production pour satisfaire
la demande. Accompagnant le développement
des villes où se concentrent à la fois la consommation et la production, les métiers s'organisent
lentement au 12e et surtout au 13e siècle. Pour le
travail du métal, partout en Europe, la tendance
est à la spécialisation des métiers. Si l'archéologie
vient parfois nuancer cette image donnée
par les sources écrites, les fouilles d'ateliers
métallurgiques permettent aussi de mieux
appréhender les techniques et les savoir-faire,
notamment au moyen de l'étude des chaînes
opératoires et de l'analyse des objets et des déchets.
On constate une standardisation des alliages, du
moins pour la fonderie, une concentration des
savoir-faire dans les mains de quelques-uns en
même temps qu'une hiérarchisation au sein des
ateliers et enfin une rationalisation permettant
des productions à bas coût. À l'extrême, ces
transformations de l'activité de mise en forme
des objets favorisent la naissance d'un salariat
et la mainmise du capitalisme marchand sur
certains ateliers tournés vers les grands marchés
d'exportation. L'adaptation des techniques au
marché se fait par une algorithmisation toujours
plus intense des savoir-faire et une segmentation
1
20
Nous faisons ici la distinction entre les savoir-faire
algorithmisés et ceux incorporés. Un savoir-faire
algorithmisé est fondé sur la maîtrise d'algorithmes
facilement décomposables et transmissibles
notamment par un texte. Un savoir-faire incorporé
résulte de l'expérience personnelle et peut difficilement être décomposé en séquences. La transmission se fait par l'apprentissage et le mimétisme.
From raw material to finished product, the
conditions were right to develop a significant
market on a global scale. However, what was
missing from this broadly painted picture, was
the technical capability of production to satisfy
demand. Accompanying the development of
cities where both consumption and production
were concentrated, trades were gradually organized into guilds during the 12th and especially
the 13th centuries. For metalworking, the trend
throughout Europe was towards the specialization of trades. Archaeology sometimes provides
a more nuanced view than the written records,
while the excavations of metallurgical workshops, the study of their production processes
and the analysis of their associated objects and
wastes also help us better to understand the
underlying techniques and knowledge. There
was a standardization of alloys, at least for the
foundry, a concentration of knowledge in a few
hands, a workshop hierarchy, as well as a rational
production process that minimized costs. In the
extreme, these transformations in the activity
of shaping objects promoted the emergence of
a wage earning society, and the domination of
certain workshops governed by mercantile capitalism and geared toward major export markets.
The transformation of production techniques
suited to this market was marked by an increase
in algorithmic know-how and a segmentation
in production processes especially noticeable
in the manufacture of objects of little value
and in the foundry.1 In contrast, the creation of
custom-made products and the maintenance
and repair of objects offered opportunities for
local markets to grow in cities. And finally,
workshops were not always permanent but
could move according to changing demands
and needs.
At the end of the Middle Ages, several important innovations gradually spread through Europe
1
We do distinguish here between the algorithmic
know-how and embodied know-how. Algorithmic
know-how is guided by algorithms that are easily
segmented and transmitted, e.g. through texts.
Embodied know-how depends on personal experience and is difficult to divide into sequences: it is
instead acquired by learning through practice and
imitation.
INTRODUCTION AUX PRODUCTIONS EN LAITON, BRONZE ET AUTRES ALLIAGES À BASE DE CUIVRE DANS L’EUROPE MÉDIÉVALE (12E-16E SIÈCLES)
des chaînes opératoires que l'on remarque surtout
dans la production d'objets de peu de valeur ou
dans la fonderie1. À l'opposé, les productions sur
commande, mais aussi l'entretien et la réparation
de la vaisselle, offrent l'opportunité à un marché
de proximité de s'accroître dans les villes. En
outre, l'atelier n'est pas toujours un lieu fixe, il
peut se déplacer au gré des commandes et des
besoins.
À la fin du Moyen Âge, plusieurs innovations
importantes vont progressivement se diffuser en
Europe et modifier peu à peu les structures de
l'industrie du cuivre. Le four à réverbère, dont
le lieu comme la date d'apparition demeurent
flous, se généralise au cours du 16e siècle. Ce
type de structure fonctionne par convection, et
donc sans soufflet, et le bain de métal placé dans
un large bassin est séparé du foyer. Il permet
de fondre des quantités de métal en une seule
fois toujours plus importantes, jusqu'à plusieurs
tonnes, tout en contrôlant plus efficacement
toutes les étapes de la fusion du métal jusqu'à
la coulée. Sans doute l'essor et les besoins de
l'artillerie de bronze sont-ils à l'origine de ce
progrès dans la fonderie. La mécanisation
ensuite, alors que l'énergie hydraulique est
largement utilisée durant les 14e et 15e siècles
dans la métallurgie du fer, et plus marginalement
pour le cuivre, le martinet à cuivre se propage
dans toute l'Europe seulement à la fin de la
période. Ce recours à cette énergie conduit à
délocaliser le battage du cuivre, les affineries,
voire la fabrication de produits finis ou de
semi-produits, loin des villes, dans des vallées.
Enfin, du côté des mines, la mécanisation
s'étend aux opérations minéralurgiques avec
le bocard concassant le minerai. L'appareil
s'améliore significativement entre la deuxième
moitié du 15e siècle et au cours du 16e siècle.
Autre innovation, le Saigerprocess, procédé de
traitement du cuivre argentifère par liquation
et ressuage, est mis au point et perfectionné en
Allemagne au milieu du 15e siècle. Le procédé
permettant d'extraire encore plus efficacement
l'argent du cuivre, et donc l'exploitation de
gisements jugés avant peu rentables, nécessite
de nombreuses opérations métallurgiques
successives, et des investissements très lourds
largement documentés par le livre XI du De re
and, little by little, changed the organization of
the copper industry. The reverberatory furnace,
whose place of origin and date of appearance
remain unclear, came in general use during the
16th century. It works by convection, therefore
without bellows, and the metal is melted in a
large bowl separate from the hearth. It can melt
larger quantities of metal in one go, up to several
tons, while controlling more effectively all stages
from the metal's melting to its casting. No doubt
the increasing demand for bronze artillery was
the impetus behind this advance in the founding
process. While hydropower was widely used
during the 14th and 15th centuries in iron metallurgy, and more marginally for copper, its mechanization of power hammers for copper tended
to become more extensive throughout Europe
only at the end of the period. The introduction
of this form of energy production led to the
relocation of copper hammering, refining, and
even, to the manufacturing of finished products
or semi-products to valleys far from the cities.
Finally, on the mining side, mechanization
extended to mineralogical operations with the
ore being crushed by the bocard or stamping
mill, a machine that improved significantly in
the second half of the 15th century and during
the 16th century. Another innovation was the
Saigerprozess for the treatment of silvered copper by liquation and drying, which was developed and perfected in Germany in the mid 15th
century. The process provided a more efficient
method of extracting silver from copper deposits previously judged to be unprofitable, but it
required successive metallurgical operations
and a significant investment of funds. The process is largely documented in book XI of De re
metallica (1556) by Georgius Agricola where a
real factory is described with specific furnaces,
very specialized machines, and distinct knowledge. The quantities treated are considerable and
had no equivalent in the previous centuries. The
process undoubtedly contributed to the colossal
fortune of the Augsburg banker and businessman Jacob Fugger.
At the end of this short introduction to the
proceedings of this conference, a vast subject
emerges, albeit chronologically limited to a
few centuries. It was not the objective of the
Études et Documents
Archéologie 39
21
CUIVRES, BRONZES ET LAITONS MÉDIÉVAUX / MEDIEVAL COPPER, BRONZE AND BRASS
metallica (1556) de Georgius Agricola. C'est une
véritable usine qui est décrite, avec des fours
spécifiques, des machines très spécialisées et des
savoir-faire particuliers. Les quantités traitées
deviennent considérables et n'ont pas d'équivalent durant les siècles antérieurs. Le procédé
contribua sans nul doute à la fortune, colossale
pour l'époque, du banquier et homme d'affaires
Jacob Fugger d'Augsbourg.
Au terme de cette courte introduction aux
actes de ce colloque, émerge un sujet très vaste,
même limité chronologiquement à quelques
siècles. L'objectif de ces journées n'était d'ailleurs pas d'épuiser la question, tant les angles
d'approche sont à la fois variés et nombreux. Aux
sources écrites abondantes, comme les comptes,
les inventaires, les testaments ou encore les traités techniques, s'ajoutent les données fournies
par différentes disciplines, en particulier par l'archéologie préventive et par l'archéométrie. Les
données et les travaux se sont multipliés partout
en Europe, il semblait donc utile de réunir les
chercheurs et spécialistes de cette métallurgie du
cuivre afin de dresser un bilan, même partiel de
ces recherches.
Dans la vallée de la Meuse, Dinant et sa
sœur Bouvignes sont des centres de production
d'objets en cuivre, en bronze et en laiton, qui
inondent de chaudrons, bassins et chandeliers,
une bonne partie de l'Europe durant tout le
Bas Moyen Âge, et même au-delà. À partir de
1466 et de la destruction de Dinant par Charles
le Téméraire, duc de Bourgogne, de nombreux
fondeurs et batteurs se réfugient et s'installent
alors à Namur. Entre les 16e et 18e siècles, de cette
dernière ville mosane, ce sont des milliers de
chaudrons qui partent vers le Nouveau Monde
comme objets de traite, via les ports d'Anvers
puis de La Rochelle. Les villes de Dinant et de
Namur étaient donc tout à fait appropriées
pour accueillir un tel rassemblement autour des
productions en cuivre au Moyen Âge.
22
symposium to exhaust the question, as the
approaches to the subject are both varied and
numerous. To the abundant written sources,
such as accounts, inventories, wills, and technical
treaties, are added the data provided by different
disciplines, in particular preventive archaeology
and archaeometry. As data and investigations
have accumulated throughout Europe, it seemed
useful to bring together specialists in copper
metallurgy to draw up an assessment, even if
only partial, of the current state of research.
Throughout the late Middle Ages and even
beyond, Dinant and its sister city Bouvignes,
both in the valley of the Meuse, were centres
of production of objects in copper, bronze and
brass which flooded the markets of a good part
of Europe with cauldrons, basins and candlesticks. With the destruction of Dinant in 1466
by Charles the Bold, Duke of Burgundy, many
founders and coppersmiths took refuge and
then settled in Namur. Between the 16th and
18th centuries, thousands of cauldrons left this
Mosan city via Antwerp's harbour and then La
Rochelle to end up in the New World as objects
of trade. The cities of Dinant and Namur were
therefore highly appropriate to host this symposium around copper productions in the Middle
Ages.
3
TROISIÈME PARTIE / PART THREE
TECHNIQUES / TECHNIQUES
ARCHÉOLOGIE ET ARCHÉOMÉTRIE DU BASSINIA, LA FONTAINE
MÉDIÉVALE DE HUY (BELGIQUE, PROVINCE DE LIÈGE) /
ARCHAEOLOGY AND ARCHAEOMETRY OF THE BASSINIA, THE
MEDIEVAL FOUNTAIN OF HUY (BELGIUM, PROVINCE OF LIEGE)
nicolas Thomas1, caTherine PéTers2, Françoise
urBan3 & DaviD BourGariT4
RÉSUMÉ
Li Bassinia, fontaine médiévale de Huy datée par une inscription de 1406 sur un de ses éléments, est
une des rares fontaines en alliage à base de cuivre subsistant pour cette période en Europe. Elle est
composée d'une large cuve, au centre de laquelle une vasque sur pied porte des décors symboliques
pour la ville : quatre tours crénelées et cinq personnages en lien étroit avec son histoire.
Diverses études ont été menées pour mieux comprendre l'œuvre et les différents dégâts constatés en
vue d'une restauration. Des examens macroscopiques, des radiographies X et un relevé 3D montrent
les difficultés survenues lors de la coulée de la grande cuve. Les analyses de composition élémentaire
contribuent à questionner l'histoire de la fontaine. La diversité des alliages rencontrés pour les différentes parties est étonnante. Les réparations et les modifications relatées dans quelques sources écrites
ne peuvent pas toutes les expliquer. Les différences entre les quatre statuettes de la vasque, mais surtout
entre la grande cuve et le reste de l'œuvre permettent d'imaginer que l'aspect actuel de la fontaine
est le résultat d'une histoire bien plus complexe que ce que l'inscription sur la vasque et les quelques
documents conservés pouvaient laisser croire.
Mots-clés : statuaire, fonderie, monumental, alliages, fontaine, composition
ABSTRACT
The medieval fountain of Huy, Li Bassinia, is dated to 1406 by an inscription on one of his parts, and
is one of the rare copper alloy fountains that remain from this period in Europe. It is composed of a
small basin supported by a chalice-shaped stem in the centre of a larger basin. Decorating the smaller
basin are five figures and four towers that are closely allied to the town's history.
Macroscopic examinations, X-rays, and 3D reconstructions were made to better understand the
fountain and the different factors concerning its restoration, particularly the difficulties experienced
during the casting of the large basin. Compositional analyses raised questions about the history of the
fountain since the diversity of the alloys used for the different parts of the work is surprising. Some
repairs and modifications are reported in the archives but do not explain the variety. These differences
allow us to hypothesize that the history of the fountain is much more complex than the inscription on
the small basin and the limited documentation would lead us to believe.
1
Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap), Laboratoire de médiévistique occidentale de
Paris (LAMOP UMR 8589), Paris, France.
2
SPW-AWaP, Direction opérationnelle Zone Est, Liège, Belgique.
3
Restauratrice métal, Bruxelles, Belgique.
4
Centre de Recherche et de Restauration des Musées de France (C2RMF), Préhistoire et Technologies – UMR7055,
Paris, France.
Études et Documents
Archéologie 39
249
CUIVRES, BRONZES ET LAITONS MÉDIÉVAUX / MEDIEVAL COPPER, BRONZE AND BRASS
Keywords: statuary, casting, monumental, copper alloys, fountain, composition
1.
INTRODUCTION
Li Bassinia de Huy est une des rares fontaines
en alliage à base de cuivre conservée pour la
période médiévale en Europe (fig. 1). Ce monument classé depuis 1933 est considéré comme
une des quatre merveilles de la ville. Ce joyau
trônant sur la place du marché était une des
expressions de l'autonomie et de la puissance
de la cité mosane au Bas Moyen Âge (Deligne,
2008). Manifestation identitaire, représentant
les figures protectrices et les éléments fortifiés
de la ville, le Bassinia a survécu aux pillages et
échappé à la refonte. L'ensemble est constitué
d'une grande cuve et d'un groupe sculpté central
installé sur une petite vasque datée de 1406 par
une inscription à son revers. Les comptes de la
ville ont en outre conservé la trace d'un acte de
1407 octroyant à la ville le droit de capter l'eau
d'une source en terrain privé pour son alimentation (Fréson, 1881).
2.
DESCRIPTION DE LA
FONTAINE ET INVESTIGATIONS
ARCHÉOLOGIQUES
La partie en alliage à base de cuivre comprend
une vasque sur pied annelé, avec au centre
un donjon crénelé surmonté d'une statue et
entouré de tours et de statues, le tout émergeant au milieu d'un grand bassin. Quatre
tours crénelées, chacune avec une porte et
dotée d'une gargouille en forme de serpent,
ou trogne, alternent avec quatre personnages
emblématiques : Mengold et Domitien, les
saints patrons de Huy, sainte Catherine, probable référence à la paroisse d'où sourd l'eau
qui alimente la fontaine (Péters, 2013), et un
comte de Huy dont l'identification est plus
incertaine, l'historiographie attribuant le plus
souvent cette image à Ansfrid, dernier comte
de Huy de la fin du 10e siècle (Lemeunier,
2004). La petite vasque mesure 70 cm de
diamètre. Les gargouilles des portes crachent
l'eau dans la grande cuve de bronze de 226 cm
de diamètre et 45 cm de profondeur. L'eau
s'écoule ensuite de la gueule de quatre lions
Fig. 1
La fontaine sur
la place en 2009
avant démontage.
Photo : C. Péters
© SPW/AWaP.
5
250
Depuis plusieurs années, les bacs en pierre
autour de la fontaine s'écartaient sensiblement et mettaient le monument en péril.
En 2009, le Bassinia a donc été complètement démonté afin d'évaluer l'origine de ces
désordres et d'y remédier par une restauration. Le travail a commencé par une étude
archéologique globale et, dans la perspective
d'une restauration des éléments métalliques,
une première expertise5. Afin de mieux
comprendre cette œuvre complexe tout en
précisant les techniques et les matériaux utilisés, d'autres études ont été menées comme
l'examen macroscopique, l'exploitation et
l'analyse de relevés 3D, la radiographie X et la
caractérisation de la composition élémentaire
des diverses parties.
Le démontage et les premières observations ont été réalisés par l'Institut royal du Patrimoine artistique en 2009.
ARCHÉOLOGIE ET ARCHÉOMÉTRIE DU BASSINIA, LA FONTAINE MÉDIÉVALE DE HUY (BELGIQUE, PROVINCE DE LIÈGE)
Fig. 2
niveau actuel de la place
niveau supposé au 15e siècle
0
Dessin : C. Péters
& F. Taildeman ©
SPW/AWaP.
1m
de bronze dans de grands bacs de pierre
disposés autour de la cuve, puis vers des avaloirs installés dans le sol. Une petite statue,
le Cwèrneû, sonneur de trompe, guetteur du
beffroi de la ville, a été placée au sommet de la
fontaine sur le donjon central, en 1597 d'après
les sources écrites.
Le démontage des parties métalliques et
des bacs de pierre, remplacés en 1881, a révélé
la présence du probable support primitif du
grand bassin de 1406 (Péters, 2011). La
maçonnerie de plan circulaire évoque un
puits avec trois assises de blocs de calcaire
taillés, posés sans liant apparent et solidarisés
par des agrafes de fer. Le sommet de ce socle a
le même diamètre que le grand bassin métallique. La fouille archéologique montre que
l'ensemble repose sur un large radier de fondation de 8 m de diamètre. Le peu de mobilier
recueilli dans un sondage réalisé à l'extérieur
des fondations indique un terminus post
quem de l'extrême fin du 14e siècle - début
du 15e siècle. Cette étude conduit à proposer
une restitution hypothétique de la fontaine en
1406 (fig. 2).
Restitution
hypothétique de
la fontaine sur
son socle au
début du 15e s.
3.
RELEVÉ 3D ET RADIOGRAPHIE
X : LES DÉFAUTS DE FONDERIE DE
LA GRANDE CUVE
Après démontage et dans la perspective d'une
restauration, les parties en métal ont fait l'objet
d'un relevé 3D afin, entre autres, de compléter
les premiers examens visuels et de déterminer
les éventuelles anomalies dans la géométrie,
notamment pour la grande cuve. En effet,
celle-ci présente macroscopiquement de nombreux défauts, dont celui de n'être pas étanche.
Certaines non-venues lors de la coulée ont été
comblées avec du bronze, du plomb, puis à des
périodes plus récentes avec différentes résines.
Les relevés 3D montrent de grandes irrégularités
dans les surfaces, en particulier au niveau du
fond, que ce soit à l'intérieur ou à l'extérieur de
la cuve (fig. 3). Côté intérieur, la partie centrale
est plus haute que les parties périphériques, de
quelques millimètres jusqu'à 30 mm progressivement. Sur la surface interne, la cuve est divisée en quatre quarts à peu près égaux, séparés
par des sillons aboutissant à une partie carrée
(fig. 4). La surface externe est plus mouvementée. La peau du métal présente les caractéristiques d'une fonte à découvert avec des retassures superficielles donnant un aspect en peau
d'orange sur quasiment toute la surface (fig. 5).
Études et Documents
Archéologie 39
251
CUIVRES, BRONZES ET LAITONS MÉDIÉVAUX / MEDIEVAL COPPER, BRONZE AND BRASS
La partie centrale est plus basse que les parties
externes, avec une franche asymétrie. Les épaisseurs de la cuve sont de fait très variables, de
10 mm à 60 mm (fig. 3).
La radiographie X vient compléter ces observations, malgré de grandes difficultés de mise
en œuvre du fait des épaisseurs importantes.
Elle montre, notamment pour le bandeau,
Fig. 3
Cartographie des
surfaces et des
épaisseurs de la
grande cuve.
Relevés 3D : Art
Graphique et Patrimoine
/ Traitement :
N. Thomas © Inrap /
SPW/AWaP.
Fig. 4
Reconstruction
numérique de la
surface interne du
fond de la grande
cuve (les microreliefs
circulaires sont des
artefacts de mesure.
Relevés 3D : Art
Graphique et
Patrimoine / Traitement
et dessin : N. Thomas
& J.-N. Anslijn ©
Inrap / SPW/AWaP.
252
deux fronts de solidification traçant au moins
trois couches subhorizontales (fig. 6). Ce
phénomène peut être dû soit à une mauvaise
gestion des alimentations soit à des alimentations en métal provenant de plusieurs bains. Le
fait d'une part que les fronts de solidification
soient relativement réguliers, et d'autre part
que les volumes des deux couches supérieures
soient très similaires, environ 25 litres de métal
pour chaque couche, conforte la deuxième
hypothèse. Il est très probable que la cuve a été
fabriquée comme une cloche, à l'envers, certainement comme les fonts de Saint-Barthélemy
de Liège plusieurs siècles auparavant (Tomsin,
2006). Du fait de la quantité de métal nécessaire, que l'on peut estimer à un peu plus de
150 litres au total, on peut supposer que le
moule a été alimenté en métal au moyen d'au
moins sept fours.
ARCHÉOLOGIE ET ARCHÉOMÉTRIE DU BASSINIA, LA FONTAINE MÉDIÉVALE DE HUY (BELGIQUE, PROVINCE DE LIÈGE)
Fig. 6
Radiographie X d’une
partie du bandeau
de la grande cuve
(épaisseur autour
de 20 mm, énergies
entre 100 et 300 kv
et 6 mA, temps
d’exposition entre
200 ms et 2 s.
RX : Balteau NDT /
Traitement : L. Bruzzese
& N. Thomas © SPW/
AWaP / Inrap.
Les défauts de surface et la grande variabilité d'épaisseur du fond montrent que la coulée
ne s'est pas déroulée à la perfection : le noyau
s'est légèrement affaissé vers l'intérieur, sans
doute sous le poids du métal liquide. De plus,
la chape au-dessus s'est soulevée donnant cet
aspect caractéristique d'une fonte à découvert
sur la surface externe du fond. L'asymétrie dans
les épaisseurs prouve par ailleurs que le noyau
s'est tassé plus d'un côté que de l'autre. Ceci
étant, les défauts générés dans la cuve n'ont pas
été catastrophiques, les quelques manques ont
pu être comblés par des surcoulées et les épaisseurs les plus fines ont bien résisté à l'épreuve
du temps.
4.
LA COMPOSITION
ÉLÉMENTAIRE DES DIFFÉRENTES
PARTIES
Cent-quarante analyses par p-XRF réalisées en
surface, après un léger dégagement des couches
surfaciques d'altération ont permis une première
approche semi-quantitative des compositions
élémentaires des différentes parties en métal
(appareil Niton GOLDD). Des analyses par ICPAES faites à partir de prélèvements de copeaux
ont conduit à la détermination quantitative de
la composition du métal à cœur en 25 endroits.
Plusieurs groupes et sous-groupes de composition peuvent être individualisés (fig. 7-8). La
cuve présente une composition clairement à part,
avec un bronze riche en étain, autour de 10 % en
masse pour la plupart des prélèvements analysés.
Du point de vue des impuretés, le métal est très
différent de tous les autres avec surtout de fortes
teneurs en cobalt, entre 100 et 200 ppm (fig. 9).
Un alliage très différent, le laiton, est utilisé pour
un des quatre tuyaux, probablement assez récent.
On trouve un ensemble de laitons au plomb
pour le Cwèrneû, les trognes sur les tourelles et
pour plusieurs réparations de deux tourelles.
Toutes ces parties pourraient être contemporaines et correspondre à une source écrite rapportant l'achat du sonneur de trompe en 1597.
Études et Documents
Archéologie 39
Fig. 5
Détail de la surface
externe du fond de
la grande cuve.
Photo : N. Thomas ©
Inrap / SPW/AWaP.
253
CUIVRES, BRONZES ET LAITONS MÉDIÉVAUX / MEDIEVAL COPPER, BRONZE AND BRASS
20
Cwerneu
18
(avec 14 % de zinc)
16
petite
vasque
14
tour
Pb
12
Saint Domitien
10
tour centrale
8
Ansfrid
Mengold
6
Fig. 7
4
Grande cuve
Teneurs en étain
(Sn) et en plomb
(Pb) des différents
éléments du Bassinia
(résultats en %
massique, analyses
par ICP-AES).
2
Sainte Catherine
0
2
0
4
6
8
10
12
14
16
18
20
Domitien
Fig. 8
Relevés 3D : Art
Graphique et Patrimoine
/ Dessin : N. Thomas
© Inrap / SPW/AWaP.
254
24
Sn
0
Synthèse des
compositions
des métaux
caractérisées par
p-XRF et ICP-AES.
22
Sainte Catherine
Ansfrid
Mengold
Bronze
≈ 11 % Sn (fort Co)
Grande cuve
ICP-AES
Bronze au plomb
≈ 3 % Sn / 8 à 12 % Pb
Petite vasque
ICP-AES
Bronze au plomb
5 à 6 % Sn / 9 à 14 % Pb
4 Tours + tour centrale
Domitien
ICP-AES
+ p-XRF
Cuivre peu allié
Zn et Sn < 1 % / Pb ≈ 2 %
Sainte Catherine
ICP-AES
Cuivre au plomb
5 à 7 % Pb
Ansfrid
Mengold
ICP-AES
Laiton au plomb
17 % Zn / 14 % Pb
Cwerneu
ICP-AES
Laiton au plomb
11 à 17 % Zn / 2 à 9 % Pb
Trognes
p-XRF
Laiton au plomb
2 à 6 % Zn / 9 à 19 % Pb
Réparations tours
p-XRF
Quaternaire
Cu Zn Sn Pb
4 lions sur la
grande cuve
p-XRF
Cuivre peu allié
Zn et Sn < 1 % / 1 à 2 % Pb
3 tuyaux
p-XRF
Laiton
13 % Zn / 3 % Sn et 3 % Pb
+ diverses réparations
et soudures Pb/Sn et Pb
1 tuyau (entre
Catherine et Ansfrid)
p-XRF
Groupe central
et grande cuve
p-XRF
50cm
Cwerneu (sonneur de trompe)
ARCHÉOLOGIE ET ARCHÉOMÉTRIE DU BASSINIA, LA FONTAINE MÉDIÉVALE DE HUY (BELGIQUE, PROVINCE DE LIÈGE)
Sb
S
Fe
As
Ag
2
Zn
Ni
In
Co
Bi
0,25
1,5
0,2
0,15
1
0,1
0,5
0,05
0
0
6 7 8
9 10 11 12 13 14 15 16 17 18
Grande cuve
Vasque
Les lions sur la cuve, éléments sans doute ajoutés
encore plus récemment, sont des alliages quaternaires, avec du cuivre allié à de l'étain, du zinc et
du plomb.
Pour les autres éléments constituant le groupe
sculpté central, on observe essentiellement des
bronzes au plomb et des cuivres au plomb. Sainte
Catherine est même en cuivre peu allié avec
seulement 2,3 % de plomb pour 0,9 % d'étain.
La vasque sur pied, coulée d'un seul jet, est un
bronze au plomb, ainsi que la tour centrale, les
tours périphériques et le Domitien bien que ces
derniers soient plus riches en étain. Toutefois, la
tour centrale se singularise par des teneurs en
impuretés nettement plus élevées, notamment
en antimoine et en zinc (fig. 9).
Enfin, Ansfrid et Mengold, composés d'un
cuivre avec 6 % de plomb, peuvent être considérés comme des jumeaux de fonderie, issus du
même bain. Le métal se particularise de tous les
autres du fait de son cortège d'impuretés, notamment de sainte Catherine, avec des teneurs en
antimoine, en manganèse et en fer nettement
plus faibles pour des teneurs en soufre, en argent
et en sélénium plus importantes (fig. 9).
5.
1 2 3
4 5
6 7 8
9 10 11 12 13 14 15 16 17 18
Grande cuve
Vasque
UNE ŒUVRE COMPOSITE
S'il est difficile de conclure définitivement à des
productions d'ateliers différents et à des dates
de réalisation distinctes, les analyses de composition élémentaire rendent tout de même cette
hypothèse très probable. On sait que la petite
vasque sur pied aurait été coulée en 1406 et que le
Cwèrneû date de la fin du 16e siècle. S'il n'est pas
impossible que les tours soient issues du même
atelier, rien ne permet de l'affirmer, d'autant
que les métaux présentent des différences de
composition sensibles, en particulier pour la tour
centrale riche en antimoine. L'hypothèse la plus
probable serait, du seul point de vue de la nature
du métal, que Domitien soit contemporain de la
petite vasque. Il faut toutefois noter que d'après
le style, Domitien apparaîtrait le plus archaïque
et pourrait être antérieur à sainte Catherine et
surtout à Mengold et Ansfrid dont les vêtements
seraient par ailleurs conformes au millésime
de la petite vasque (Lemeunier, 2004). Ces
remarques, on l'a vu, ne s'accordent pas avec
les conclusions que l'on pourrait tirer des seules
compositions, que ce soit pour les alliages, vraiment différents ou de l'origine des métaux. Si les
analyses ne remettent pas en cause une datation
du début du 15e siècle, elles soulignent toutefois
la possibilité de réalisations qui ne seraient pas
Études et Documents
Archéologie 39
u
ne
er n
Cw itie
m e
Do erin
th d
Ca gol
en
M frid
s e
An rell trale
u n
To r ce
u
To
4 5
u
ne
er n
Cw itie
m e
Do erin
th d
Ca gol
en
M frid
s e
An rell trale
u n
To r ce
u
To
1 2 3
Fig. 9
Principales
impuretés
rencontrées. Le zinc
n’est pas reporté
pour le Cwerneu
(résultats en %
massique, analyses
par ICP-AES).
255
CUIVRES, BRONZES ET LAITONS MÉDIÉVAUX / MEDIEVAL COPPER, BRONZE AND BRASS
strictement contemporaines, ce qui finalement
cadrerait assez bien avec l'hétérogénéité de
l'ensemble, même stylistique.
La grande cuve ne cesse d'interroger. Rien
ne permet de conforter la thèse avancée d'une
production issue de la refonte d'une cloche au
début du 15e siècle. Si la technique utilisée est
sans aucun doute celle des fondeurs de cloche,
le métal, deux fois moins chargé en étain que
le traditionnel bronze à cloches, ne provient
pas, sauf dilution au demeurant possible, de la
réforme de Marie Hideuse, une cloche provenant
du beffroi de la ville pesant 11 000 livres tout de
même, soit quatre fois plus que la cuve (Dubois,
1910). D'autre part, les teneurs en impuretés et,
partant, l'origine du métal sont vraiment très
singulières par rapport aux métaux utilisés pour
tous les éléments du groupe sculpté central. Si la
cuve avait été fondue en 1406, en même temps
que la vasque, pourquoi le fondeur aurait-il
utilisé des alliages aussi différents et des métaux
de diverses origines ? Par ailleurs, s'il ne faut pas
interpréter outre mesure les problèmes posés
par la grande cuve au fondeur, on ne peut que
s'étonner du nombre de fours nécessaires. En
effet, la géométrie de la cuve est bien différente
de celle d'une cloche, ce qui peut largement
expliquer les déboires lors de la fonderie. En
revanche, les capacités des fours, apparemment de seulement 200 kg, d'après nos calculs,
semblent faibles, et les températures de coulée
peut-être mal maîtrisées. La cuve au total représente 1 300 kg, ce qui est certes considérable, tout
en étant assez banal pour le début du 15e siècle
où le savoir-faire ne manquait certainement
pas, surtout dans la vallée de la Meuse. On
peut donc se demander si ce grand bassin de
bronze ne serait pas antérieur à la petite vasque
centrale. Rappelons que Jean d'Outremeuse
(1338-1400) évoque la présence d'une fontaine
dès le début du 12e siècle et aussi au début du
13e siècle (Discry, 1951). Si ces mentions sont
à prendre avec beaucoup de prudence, il est en
revanche probable qu'une fontaine de bronze
existait à Huy vers 1350, en tous les cas avant
1406 et l'acte passé avec la ville concernant la
source. Dans cette hypothèse, encore à discuter, la grande cuve pourrait être l'un des rares
éléments subsistants de cet édifice bien que
la preuve définitive manque encore à ce jour.
Les premiers résultats exposés ici demandent
encore à être discutés et confrontés avec les
sources écrites et sans doute par un nouveau
regard sur les caractéristiques stylistiques,
notamment de la statuaire.
BIBLIOGRAPHIE
Deligne C., 2008. Édilité et politique. Les fontaines urbaines dans les Pays-Bas méridionaux au Moyen Âge,
Histoire urbaine, 2, 22, p. 77-96.
Discry F., 1951. Le bassinia de Huy et son Cwèrneû, La Vie Wallonne, 25, p. 206-220.
Dubois R., 1910. Les rues de Huy. Contribution à leur histoire, Annales du Cercle hutois des Sciences et BeauxArts, 17, p. 279-285.
Fréson J., 1881. La fontaine de la Grande Place à Huy, Annales du Cercle hutois des Sciences et Beaux-Arts, 4,
p. 183-186.
Lemeunier A., 2004. Huy. Le Bassinia. In : Deveseleer J. (coord.), Le Patrimoine exceptionnel de Wallonie,
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Péters C., 2011. Huy/Huy : étude archéologique préalable à la restauration de la fontaine du marché dite li
bassinia, Chronique de l'Archéologie wallonne, 18, p. 156-159.
Péters C., 2013. Huy/Huy : premier relevé à la source du bassinia, fontaine médiévale, et petit coup d'œil sur son
chenal d'adduction, Chronique de l'Archéologie wallonne, 20, p. 164-167.
Tomsin P., 2006. Réflexions à propos des fonts baptismaux de l'église Saint-Barthélemy. Procédés de fonderie et
métrologie. In : Xhayet G. & Halleux R., Études sur les fonts baptismaux de Saint-Barthélemy à Liège, Liège,
p. 239-265.
256
ADRESSES DE CONTACT DES AUTEURS / CONTACT ADRESSES
OF THE AUTHORS
Lluïsa Amenós
Cultural heritage
Barcelona Cathedral
C/ Sant Sever, 9
08002 · Barcelona
Spain
inventari@catedralbcn.org
Bastian Asmus
Labor für Archäometallurgie
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D-79194 Gundelfingen
Germany
b.asmus@archaeometallurgie.de
Sally Badham
Dawn Cottage
Purrants Lane
Leafield
Oxfordshire OX29 9PN
United Kingdom
sallybadham@uwclub.net
Károly Belényesy
HistoriArch Archeological Consulting Ltd,
Német utca, 10
1084 Budapest
Hungary
historiarch@gmail.com
Francesca Bewer
Harvard Art Museums
32 Quincy Street
Cambridge MA 02138
United States of America
francesca_bewer@harvard.edu
Marc Bouiron
Institut National de Recherches
Archéologiques Préventives
121 rue d'Alésia
F-75014 Paris
France
marc.bouiron@inrap.fr
David Bourgarit
Centre de Recherche et de Restauration des
Musées de France
Palais du Louvre
14 quai François Mitterrand
F-75001 Paris
France
david.bourgarit@culture.gouv.fr
Caroline Bourlet
CNRS - Institut de recherche et d'histoire des
textes
40 avenue d'Iéna
F-75116 Paris
France
caroline.bourlet@irht.cnrs.fr
Roderick Butler
Marwood House
Honiton
Devon EX14 1PY
United Kingdom
v.butler9@btinternet.com
Francesco M. P. Carrera
Ministero dei beni e delle attività culturali e del
turismo
Soprintendenza Archeologia, belle arti e
paesaggio per le province di Sassari e Nuoro
piazza Sant'Agostino, 2
07100 – Sassari (SS)
Italia
francesco.carrera@beniculturali.it
Manon Castelle
Centre de Recherche et de Restauration des
Musées de France
Palais du Louvre
14 quai François Mitterrand
F-75001 Paris
France
manon.s.castelle@gmail.com
Études et Documents
Archéologie 39
411
CUIVRES, BRONZES ET LAITONS MÉDIÉVAUX / MEDIEVAL COPPER, BRONZE AND BRASS
Sophie Challe
Service public de Wallonie–DGO4
AWaP–Direction d'appui scientifique et
technique
Rue des Brigades d'Irlande, 1
B-5100 Jambes
Belgique
sophie.challe@awap.be
Yann Codou
Université Côte d'Azur
CNRS UMR 7264 CEPAM
Pôle universitaire Saint-Jean-d'Angély
Avenue des Diables-bleus, 24
F-06357 Nice Cedex 4
France
yann.codou@unice.fr
Lise Damotte
Service d'Archéologie de Nice Côte d'Azur –
SANCA Route de Canta Galet, 107
F-06364 Nice
France
lise.damotte@nicecotedazur.org
Pete Dandridge
Objects Conservation
The Metropolitan Museum of Art
10000 5th Ave,
New York, NY 10025
United States of America
pete.dandridge@metmuseum.org
Claire Delhon
Université Côte d'Azur
CNRS UMR 7264, CEPAM
Pôle universitaire Saint-Jean-d'Angély
Avenue des Diables-bleus, 24
F-06357 Nice Cedex 4
France
claire.delhon@cepam.cnrs.fr
Michael Depreter
Harris Manchester College (University of
Oxford)
Mansfield Road
OX1 3TD Oxford
United Kingdom
michael.depreter@history.ox.ac.uk
412
Paul Dooley
Irish World Academy of Music and Dance,
University of Limerick,
Castletroy,
V94 DK18 Limerick
Ireland
paul.dooley@ul.ie
Arne Espelund
Valøyvegen 10
7031 Trondheim
Norway
arne.espelund@outlook.com
Florence Fabijanec
Zavod za povijesne znanosti HAZU
Strossmayerov trg 2
10 000 Zagreb
Croatie
flofaber@hazu.hr
Daniel Fellenger
Auf der Horst 117
D-30823 Garbsen
Germany
fellenger@hotmail.de
Silvia Faccin
Fondazione Museo del Tesoro del Duomo e
Archivio Capitolare
Piazza Alessandro D'Angennes, 5
13100 Vercelli
Italy
silvia.faccin@tesorodelduomovc.it
Carlotta Gardner
The Fitch Laboratory
British School at Athens
Souedias 52
GR10676 Athens
Greece
Carlotta.gardner.11@ucl.ac.uk
Mainardo Gaudenzi Asinelli
Research Group in Mechatronics and Modelling
Applied on Technology of Materials (UVic-UCC)
Carrer de la Laura, 13
08500 Vic
Spain
mainardo.gaudenzi@uvic.cat
ADRESSES DE CONTACT DES AUTEURS / CONTACT ADRESSES OF THE AUTHORS
Enrico Giannichedda
ISCUM-Instituto della Cultura Materiale
Piazza Sarzano 35
16128 Genova
Italy
e.giannichedda@libero.it
Isabelle Gillot
Université Côte d'Azur
CNRS UMR 7264 CEPAM
Pôle universitaire Saint-Jean-d'Angély
Avenue des Diables-bleus, 24
F-06357 Nice Cedex 4
France
gillot@unice.fr
Christopher Green
School of Archaeology, Geography and
Environmental Science
University of Reading
Wager Building
Whiteknights
PO Box 227
Reading RG6 6AB
United Kingdom
greenc@waitrose.com
Bernard Léchelon
27, avenue de Tourville
F-75007 Paris
France
bernardlechelon@wanadoo.fr
Robert Lehmann
Wülferoder Str. 34
D-30880 Laatzen
Germany
dr.robertlehmann@web.de
Mathieu Linlaud
Université Paris Nanterre
Département d'Histoire de l'art et Archéologie
200 avenue de la République
F-92001 Nanterre Cedex
France
mlinlaud@parisnanterre.fr
Étienne Louis
Arkéos – Musée – Parc archéologique
4401, route de Tournai
F-59500 Douai
France
elouis@douaisis-agglo.com
Dorothee Kemper
Deutscher Verein für Kunstwissenschaft e.V.
Jebensstr. 2
D-10623 Berlin
Germany
dvfk@alice.de
Marcos Martinón-Torres
McDonald Institute for Archaeological
Research
Downing Street
Cambridge CB2 3ER
United Kingdom
m.martinon-torres@cam.ac.uk
Emmanuel Lamouche
Université de Nantes - UFR d'Histoire, Histoire
de l'art et Archéologie
Département d'Histoire de l'art et Archéologie
Chemin de la Censive du Tertre - BP 81227
F-44312 Nantes Cedex 3
France
emmanuel.lamouche@hotmail.fr
Elisabetta Neri
CNRS-UMR 8167 Orient & Méditerranée
INHA, Institut national d'histoire de l'art
2, rue Vivienne, salle 241
F-75002 Paris
France
elisabetta.neri.fr@gmail.com
Susan La Niece
Department of Scientific Research
The British Museum
London WC1B 3DG
United Kingdom
slaniece@britishmuseum.org
Sophie Oosterwijk
School of Art History
University of St Andrews
79 North Street
St Andrews Fife KY16 9AL
United Kingdom
so4oosterwijk@gmail.com
Études et Documents
Archéologie 39
413
CUIVRES, BRONZES ET LAITONS MÉDIÉVAUX / MEDIEVAL COPPER, BRONZE AND BRASS
Željko Peković
Department of Art History
Faculty of Philosophy
Universtiy of Split
Sinjska 2
21000 Split
Croatia
zeljko.pekovic@gmail.com
Lise Saussus
Centre de recherches d'archéologie nationale
Université catholique de Louvain
Collège Érasme - L3.03.01
Place Blaise Pascal, 1
B-1348 Louvain-la-Neuve
Belgique
lisesaussus@gmail.com
Catherine Péters
Service public de Wallonie–DGO4
AWaP–Direction opérationnelle de la Zone Est
Avenue des Tilleuls, 62
B-4000 Liège
Belgique
catherine.peters@awap.be
Dylan Smith
Department of Objects Conservation
National Gallery of Art
2000B South Club Drive
Landover MD 20785
United States of America
dt-smith@nga.gov
Fabienne Ravoire
Institut National de Recherches
Archéologiques Préventives
Zac des Jalassières
F-13510 Éguilles
France
fabienne.ravoire@inrap.fr
Irfan Teskeredžić
Stanak – the Society for the Study of Medieval
Bosnian History
Franje Račkog, 1
BIH-71000 Sarajevo
Bosnia and Herzegovina
narfi_sa@yahoo.de
Catherine Richarté-Manfredi
Institut National de Recherches
Archéologiques Préventives
Zac des Jalassières
F-13510 Éguilles
France
catherine.richarte@inrap.fr
Peter Tiernan
Bernal Institute, School of Engineering
Faculty of Science and Engineering
University of Limerick
Castletroy
Limerick V94 T9PX
Ireland
peter.tiernan@ul.ie
Monique de Ruette
Musées royaux d'Art et d'Histoire
Parc du Cinquantenaire, 10
B-1000 Bruxelles
Belgique
m.deruette@mrah.be
Pascal Saint-Amand
Maison du patrimoine médiéval mosan
(MPMM)
Place du Bailliage, 16
B-5500 Dinant
Belgique
bouvignes@hotmail.com
414
Nicolas Thomas
Institut National de Recherches
Archéologiques Préventives
34-36 avenue Paul-Vaillant-Couturier
F-93120 La Courneuve
France
nicolas.thomas@inrap.fr
Nikolina Topić
Taborska 31
10000 Zagreb
Croatia
nikolinatopic@gmail.com
ADRESSES DE CONTACT DES AUTEURS / CONTACT ADRESSES OF THE AUTHORS
Françoise Urban
Restauratrice d'œuvres en métal
Rue Marie-Thérèse, 89
B-1210 Bruxelles
Belgique
michiels.urban@gmail.com
Laurent Vermard
Institut National de Recherches
Archéologiques Préventives
12 rue de Méric
CS 80005
F-57063 Metz Cedex 2
France
laurent.vermard@inrap.fr
Jean-Marie Welter
7, rue de l'Ordre de la Couronne de Chêne
L-1361 Luxembourg
Grand-Duché de Luxembourg
jean-marie.welter@pt.lu
Lisa Wiersma
Universiteit Utrecht
Departement Geschiedenis en
Kunstgeschiedenis
Drift 6
3512 BS Utrecht
Netherlands
A.L.Wiersma@uu.nl
Carla Vogt
Technische Universität Bergakademie Freiberg
Fakultät für Chemie und Physik
Institut für Analytische Chemie
Leipziger Straße 29
D-09599 Freiberg
Germany
Carla.Vogt@chemie.tu-freiberg.de
Études et Documents
Archéologie 39
415
CUIVRES, BRONZES ET LAITONS MÉDIÉVAUX / MEDIEVAL COPPER, BRONZE AND BRASS
COMITÉ SCIENTIFIQUE DU COLLOQUE ET ÉVALUATEURS DES
ARTICLES / SCIENTIFIC COMMITTEE OF THE SYMPOSIUM AND
REVIEWERS OF THE ARTICLES
Danielle Arribet (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, France), Bastian Asmus (Labor für
Archäometallurgie, Gundelfingen, Germany), Justine Bayley (University College London, London,
United Kingdom), Paul Benoît (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, France), Emmanuel Bodart
(Archives de l'État, Namur, Belgique), Linda Borsch (Metropolitan Museum of Art, New-York,
USA), David Bourgarit (Centre de Recherche et de Restauration des Musées de France, Paris,
France), Emmanuel de Crouy-Chanel (Université de Picardie-Jules Verne, Amiens, France),
Pete Dandridge (Metropolitan Museum of Art, New-York, USA), Florence Fabijanec (Croatian
Academy of Sciences and Arts, Zagreb, Croatia), Manu Frederickx (Metropolitan Museum of
Art, New-York, USA), Philippe George (Université de Liège, Liège, Belgique), Éric Goemaere
(Institut royal des Sciences naturelles de Belgique, Bruxelles, Belgique), Hervé Gouriou (Société
française de campanologie, La Garenne-Colombes, France), Yves Henigfeld (Université de Nantes,
Nantes, France), Susan La Niece (The British Museum, London, United Kingdom), Jean-François
de Lapérouse (Metropolitan Museum of Art, New-York, USA), Marcos Martinón-Torres
(University of Cambridge, Cambridge, United Kingdom), Peta Motture (Victoria and Albert
Museum, London, United Kingdom), Elisabetta Neri (INHA, Institut national d'histoire de l'art,
Paris, France), Sophie Oosterwijk (University of St Andrews, St Andrews, United Kingdom),
Michel Pernot (Université Bordeaux 3, Bordeaux, France), Jean Plumier (Agence wallonne du
Patrimoine, Namur, Belgique), Thilo Rehren (University College London, London, United Kingdom),
Frits Scholten (University of Amsterdam, Amsterdam, Netherlands), Dylan Smith (National Gallery
of Art, Washington DC, USA), Nicolas Thomas (Institut National de Recherches Archéologiques
Préventives, Paris, France), Marie Verbeek (Agence wallonne du Patrimoine, Namur, Belgique),
Catherine Verna (Université Paris 8, Saint-Denis, France), Jean-Marie Welter (Luxembourg, Grand
Duchy of Luxembourg).
416
CUIVRES, BRONZES ET LAITONS MÉDIÉVAUX /
MEDIEVAL COPPER, BRONZE AND BRASS
Histoire, archéologie et archéométrie des productions en laiton, bronze et autres alliages
à base de cuivre dans l’Europe médiévale (12e-16e siècles)
History, archaeology and archaeometry of the production of brass, bronze and other
copper alloy objects in medieval Europe (12th-16th centuries)
Cet ouvrage contient les actes d'un colloque international consacré aux productions
médiévales en alliage à base de cuivre qui s'est tenu à Dinant et à Namur les 15, 16
et 17 mai 2014. Ces journées ont été organisées par le Service public de Wallonie
(Belgique) et l'Institut national de recherches archéologiques préventives (France).
Les actes rassemblent 34 contributions originales livrées par des spécialistes, archéologues, historiens, historiens de l'art ou encore métallurgistes et chimistes. Ils montrent la
grande diversité des approches et des thèmes abordés au moyen de ce matériau très présent dans la culture matérielle. Au Bas Moyen Âge, le cuivre entre progressivement dans
la fabrication de nombreux objets du quotidien, que ce soit pour la parure, sous forme
de boucles de ceintures ou de petits éléments décoratifs du costume, ou encore dans
la cuisine et les maisons quand il devient chaudron, aiguière, bassin ou puisette. À ces
productions en série, souvent de masse, s'opposent des travaux réalisés sur commande
pour l'aristocratie ou à des fins liturgiques. Le métal se décline alors sous l'aspect d'aquamaniles, de chandeliers d'autel, de lutrins… Le matériau est utilisé pour des œuvres
monumentales comme des colonnes, des portes, des fonts baptismaux, des fontaines,
des monuments funéraires ou encore des cloches. On trouve aussi le cuivre dans des
contextes artisanaux, dans l'artillerie, les instruments de musique ou encore la monnaie.
En explorant un vaste sujet par des angles variés, ce livre intéresse l'archéologie bien
sûr, mais aussi l'histoire des techniques, l'histoire de l'art, l'histoire économique ou
encore l'histoire sociale. Il s'adresse à un public averti, ou plus simplement curieux de
l'histoire du Moyen Âge en Europe.
Prix de vente : 40 €
This volume contains the proceedings of the International Conference on Medieval
Copper Alloys Production, held at Dinant and Namur on 15, 16 and 17 May 2014.
The conference was organised by the Service public de Wallonie (Belgium) and the
Institut national de recherches archéologiques préventives (France). The proceedings
include 34 original contributions presented by archaeologists, historians, conservators,
art historians, and other specialists, including metallurgists and chemists. Collectively,
they show the great diversity of approaches being taken to elaborate the multiple themes
associated with copper and its alloys in the material culture of medieval and post-medieval
Europe. In the late Middle Ages, there was a gradual increase in the use of copper and its
alloys for making everyday objects, whether for dress accessories, such as belt buckles or
small decorative studs, or in kitchens and houses where the metal became a cauldron,
ewer, basin or lavabo. In contrast to these common objects fabricated in serial or mass
production, were the exceptional, discrete objects satisfying the needs of the aristocracy
and liturgy. Such made-to-order masterpieces might include aquamanilia, candelabra
or lecterns. Additionally, copper alloys were used for more colossal works of art such as
columns, doors, baptisteries, fountains, funeral monuments and, of course, bells. Copper
was equally sought in artisanal contexts, for artillery, for musical instruments, and for
coinage. In exploring such a vast subject from multiple points of view, this volume will be
of interest not only to archaeologist, but also to those involved in the history of techniques,